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Une
bande damis sapprêtent à fêter lanniversaire de lun
dentre eux - lextravagant Ambroise, amateur de thé et
d'herbes en tout genre. La fête se tient chez le mélancolique Samson,
encore en deuil de son ami Jules. Tous sont au rendez-vous - Timothy, un
fleuriste aux espoirs fanés poussé à la retraite, Abdel, un jeune
maghrébin en recherche de repères et d'amour, Pascal, un businessman
stressé aux moeurs mystérieuses, et son ami, Morgan, le petit con
immature de la bande, ainsi que Justino, petit nouveau mais qui n'est pas
là par hasard. Alors que tous attendent larrivée de linvité dhonneur,
Nicolas, un ancien ami de Samson et inconnu des autres, arrive sur ses
entrefaites. Ce dernier, va bientôt perturber la douceur de cette soirée, qui de la
jovialité va basculer vers le drame humain. Un jeu dangereux de confessions intimes va se
mettre en place et les tensions à lintérieur du groupe vont éclater. Aucun ne
sera épargné. Aucun nen sortira indemne ...
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Notes du metteur en scène, Hervé Bernard Omnes :
« Mauvais garçons : Une pièce double.
Je naime pas le théâtre « prêt à rire ». Ces pièces sans histoire, sans
contenu, sans personnage, à largument maigre et qui sont destinés à faire
péniblement ricaner le public, comme sil regardait une sitcom faiblement
améliorée. De même, dans un registre plus sérieux, je naime pas les pièces
prétentieuses, faussement écrites, vides de substances, dont les auteurs se prennent
trop souvent pour les nouveaux dramaturges que la scène attendait.
Pourquoi les auteurs ne savent-ils plus écrire sur les grands thèmes qui font la force
des grandes pièces ? Pourquoi ne comprennent-ils plus que seuls les textes touchant à
luniversel sont voués à rester dans nos mémoires, et à traverser le temps ?
Ce qui me frappe dans Mauvais Garçons, cest justement à quel point le texte
explore les grands sujets classiques : Le mensonge, lidentité, la culpabilité, la
cruauté, le jugement, lexpiation
Toutes ces idées sont abordées de façon
nouvelle et moderne, à travers des personnages bien construits, qui nous entrainent, sous
des allures de comédie faussement superficielle, vers les affres et les complexités de
lâme humaine. Nous commençons dans la légèreté, linsouciance pour finir
dans le drame et la noirceur. Comme si la vie et la vérité finalement rattrapaient
chacun des personnages. Comme si le déni, le mensonge étaient inexorablement voués à
léchec. Deux pièces en une, deux faces dune même monnaie, jour et nuit,
blanc et noir. Cest bien de notre dualité quil sagit. De
limpossibilité de cacher et de se cacher.
Voici les idées que je vais essayer de mettre en avant dans mon travail de mise en scène
et de scénographie. La pièce, que lon pourrait découper en quatre parties
distinctes : prologue-monologues, comédie légère, drame, épilogue-monologues ; est
jouée sur quatre rythmes différents. Le décor noir et blanc évoque cette dualité,
omniprésente dans le texte. Les cadres vides, labsence de mur, les portes juste «
posées », toute cette impression « dà travers », montrent quil est
impossible déchapper à la vérité. On ne peut pas se cacher, ni dissimuler. On
est « à vue », exposer. Le non-dit finit toujours par être dévoilé. Lacteur
reste visible, en permanence sur le plateau. Il ne peut échapper aux regards. »
Notes de l'auteur, Samuel
Ganes :
« Avec Mauvais Garçon(s) jai voulu avant tout faire une véritable
comédie dramatique, avec une première partie drôle et légère, suivie dune
seconde partie tragique et sombre, un moment dhilarités avant une mise en abîme.
Une pièce qui cumule les genres et les formes décriture, se jouant ainsi du
spectateur par une mise en contraste de styles divers : contemporain sur les monologues du
début, comique qui frôle le boulevard sur certains dialogues au milieu de la pièce et
un genre plus sombre qui frôle le thriller psychologique.
Je voulais un humour acide, des personnages profonds et singuliers, des situations
scabreuses et mesurées, de manière à aborder de façon originale des sujets universels
qui ont en commun cette valeur de nous dépeindre une condition humaine.
Cest une pièce introspective de lhomme, sur lhomme
daujourdhui
Sur lintimité des hommes, sur leur fragilité, sur
leur virilité, leur féminité même et surtout sur leurs secrets, leurs failles,
leurs blessures denfants, sur ce qui les construit individuellement et conditionne
ainsi leurs préférences, leur nature profonde. Un constat sur cet homme occidental de ce
début du XXIe siècle.
Une nature humaine, avec tout ce quelle a dattachante mais aussi de
profondément méchante et/ou de pathétique (narcissisme, égocentrisme, individualisme,
). Lhomosexualité est très présente dans cette pièce, car selon moi elle
est une extension possible représentante de lindividu masculin, un prisme
intéressant par lequel on peut observer justement lHomme. En forçant le trait, on
peut apporter du relief à la dramaturgie, et aussi aborder des sujets plus compliqués
qui sont la part sombre de la condition homosexuelle : lincapacité à reproduire le
schéma familial, la stérilité sociale, lhomoparentalité biologiquement
impossible, la marginalité de lindividu face à la masse normalisant mais aussi à
la religion, la cellule complice mais fragile du couple masculin,
pédophilie/pédérastie, homosexualité infantilisé,
Beaucoup didées de fond donc, qui nous rappellent que lhomme reste un
individu mortel et prisonnier de sa condition humaine, des thématiques profondes mais qui
passent en filigrane de façon à laisser aussi la part belle au divertissement qui fait
des Mauvais Garçon(s) une pièce au style populaire, véritable comédie dramatique, ce
genre hybride est efficace si il est poussé à son maximum de part et dautre. »
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